epissure POMA COMAG
29.07.2019
Qu’est ce que

L’épissure ?

Si les véhicules et les pylônes sont indissociables du transport par câble, le câble est une partie noble de notre activité.
Mais vous êtes vous déjà demandé comment était réalisée la boucle de câble ? La réponse se trouve dans l’épissure, une opération technique délicate et indispensable.

Découvrez étape par étape l’expertise nécessaire à sa réalisation.

Le transport par les airs

Tout commence avec le câble

Avant de définir une épissure, il faut d'abord comprendre ce qu'est un câble de remontée mécanique.

Le câble

Schéma d’un câble

Après patentage (traitement thermique par chauffage puis refroidissement), décapage, tréfilage, le fil machine est prêt à être toronné.
Le toron est l'ensemble câblé le plus simple : plusieurs fils en hélice sont régulièrement placés les uns par rapport aux autres en une ou plusieurs couches superposées autour de l'âme du toron, aussi appelé « le pas de toronnage ».


Un câble de remontée mécanique est alors composé de plusieurs torons, enroulés eux aussi en hélice autour d'une âme centrale servant de support.

En quoi consiste l’épissure ?

Première définition

L'épissure (splicing en anglais) est l'assemblage de deux extrémités de câble afin d'obtenir une boucle sans fin. Elle doit assurer une solidité et durée de vie analogues à celles du câble qui a été confectionné en usine par des machine d'une extrême précision. Si la définition semble simple, l'opération est plus délicate qu'il n'y parait, cette opération d'épissage est considérée comme un art qui requiert une très grande technicité, un niveau d'expertise élevé et une main d'œuvre importante.

Opération réalisée entièrement manuellement, l'épissure nécessite rigueur et savoir-faire pour que le point de raccordement des câbles soit invisible. A ce point d'assemblage, le câble ne doit pas être supérieur de plus de 10% à son diamètre nominal.

 

L’épissure nécessite une main d’oeuvre conséquente

 

Les attaches sur les appareils fixes (télésièges, téléskis à enrouleurs, etc….) peuvent être positionnées sur la zone de l'épissure ; les attaches sur les appareils débrayables (télésièges débrayables, télécabine, téléskis, transport de matériaux) peuvent venir s'embrayer sur la zone d'épissure et sur les téléskis débrayables l'épissure doit de plus passer dans les douilles des attaches stockées en station motrice.
Ces raisons expliquent que le câble dans la zone de l'épissure, outre les critères de solidité et longévité, doit répondre à des exigences strictes en terme de diamètre mini et maxi.

Pour l'anecdote, sur les anciens appareils POMA, une pastille radioactive était insérée dans le câble dans la zone de l'épissure. Les véhicules ne s'embrayaient pas sur cette zone
L'augmentation des débits, a depuis longtemps rendu cette solution obsolète outre le problème lié à l'insertion d'un élément (faiblement) radioactif dans le câble.

Pour cela les techniciens, appelés « épisseurs » utilisent des aiguilles, ou épissoirs, ainsi que des outillages spécifiques pour « tricoter » entre les torons. La maîtrise de la part de l'épisseur est déterminante lors des phases essentielles du mariage et de la confection des nœuds, lors desquelles, il est assisté par plusieurs opérateurs expérimentés.

Les épissoirs sont les aiguilles avec lesquelles l’épisseur va réaliser l’épissure

L'épissure n'est pas réservée au transport par câble, mais dans ce cadre-là, elle est réalisée soit pour l'installation d'une nouvelle boucle de câble sur laquelle circuleront les véhicules d'un nouvel appareil, soit pour changer un câble ou pour raccourcir celui-ci lorsqu'il s'est allongé sur une installation existante.

A noter que dans le cadre d'un raccourcissement, la façon de procéder diffère par rapport à la réalisation d'une épissure néanmoins, les principes généraux sont identiques.

L’épissure,

quelle sont les principales étapes ?

Les façons de faire sont différentes en fonction des diamètre de câble ainsi que de leur constitution : câble à 6 torons (cas le plus fréquemment rencontré), à 7 ou 8 torons (peu d'installations à ce jour en proportion du nombre de câbles en service), en revanche les principes de base et les principales étapes restent les mêmes.

Etape 1 : Dérouler complètement le câble afin de pouvoir réaliser l'épissure.

Le câble est acheminé sur le chantier sur d'énormes bobines pesant plusieurs tonnes. Le câble est déroulé le long de la ligne entre la gare de départ et la gare d'arrivée, afin de former une boucle au sol. Les deux extrémités de câble ouvertes sont disposées côtes à côtes pour débuter le mariage.

Déroulage d'un câble sur un chantier d'épissure à la Cime Caron en 2019

Etape 2 : Le mariage

Les opérateurs détoronnent les torons du câble, puis les deux extrémités de câble sont alors mariées entre elles.
Cette étape est très importante car il ne faut pas que l'on puisse voir ni sentir de différence de diamètre entre le point de mariage et le câble en pleine masse hors épissure pour les raisons évoquées plus haut.
Pour cela les techniciens prennent un toron du câble qui vient d'une extrémité du câble et le remplacent par le toron du câble qui vient de l'autre extrémité.
Différentes techniques de mariages existent en fonction des fabricants, des types de câbles et des cas d'utilisation.

Les deux extrémités sont coupées à la bonne longueur. Le câble est détoronné et les deux extrémités sont assemblées.

Les deux photos correspondent à une technique de mariage alterné dès le début de la phase d'imbrication des deux extrémités de câble.

Il existe d'autres techniques dont une rencontrée fréquemment pour les câbles à 6 torons : le mariage 3×3 (au début de l'imbrication des deux extrémités) puis alterné lors des phases suivantes comme représenté ci-dessous :
Il n'y a désormais plus qu'un câble, mais les torons doivent encore être répartis dans l'épissure.

 

 

Les deux extrémités sont coupées à la bonne longueur. Le câble est détoronné et les deux extrémités sont assemblées.

L'épisseur épaulé par les nombreux techniciens qui l'assistent répartit les torons vers leur emplacement final en fonction de la géométrie et la numérotation des nœuds d'épissure souhaité.
La numérotation souvent adoptée pour un câble à 6 torons est 1.5.3.6.2.4 dans le sens de défilement du câble.

 

Lors de cette opération, l'épisseur doit veiller au bon mariage des torons en s'aidant de maillets, pour conserver une précision équivalente à celle obtenue par les machines lors de la confection initiale du câble.

 

Etape 3 : La confection des nœuds

Cette étape consiste à enlever l'âme plastique qu'il y a dans le câble puis insérer les deux torons qui vont former le nœud à l'intérieur du câble.
Cette phase est la plus délicate : c'est à ce moment que le savoir-faire et la maitrise de l'épisseur vont être primordiales.
Les torons doivent d'abord être redressés, afin d'éviter toute déformation car ils vont être insérés à l'intérieur du câble pour remplacer l'âme.


A l'emplacement du futur nœud, se trouvent les deux torons qui vont former celui-ci.
L'épisseur rentre alors le premier toron à l'intérieur du câble, puis le deuxième toron afin de façonner le nœud à l'aide des épissoirs.

 

A l'époque de Jean POMAGALSKI, le nœud parallèle avait été mis en avant et défendu par POMA. Ce nœud demandait un peu moins de technicité et savoir-faire que le nœud croisé, qui domine désormais dans le transport par câble, sans exclure de pouvoir trouver encore des nœuds parallèles (vieilles installation, autre fabricant, cas spécifique avec câblage croisé). La raison en est que ce type de nœud assure un meilleur verrouillage des deux torons formant le nœud dans le cadre des téléportés avec des tensions qui sont allées croisant au fil du temps (augmentation des débits, donc du poids suspendu et espaces entre pylônes). A l'heure actuelle, le nœud parallèle se trouve principalement sur les Téléskis pour lesquels le personnel de station réalise encore quelques épissure.

 

 

L'âme est enlevée et ajustée aux extrémités des torons rentrés.

Etape 4 : Mise en tension du câble

L'épissure terminée, les deux câbles ne font plus qu'un.

La reprise de tension est libérée.

L'épisseur contrôle ensuite la bonne géométrie du câble ainsi que le respect des diamètre mini et maxi.
Le câble est positionné sur les galets des balanciers.

 

La boucle de câble est mise en mouvement.
Les opérations de déroulage et d'épissure stressent le câble (manipulation, vrillage, etc.).

C'est pour cela qu'une opération de détensionnement du câble doit être effectuée. Il s'agit de faire tourner le câble nu (c'est-à-dire sans véhicule) à la vitesse nominale suivant un nombre d'heures pré-établi.

En complément, un contrôle est également réalisé par un organisme habilité avec notamment une Magnétographie du câble permettant de détecter des défauts comme des ruptures de fils (internes inclus non visibles en extérieur).
C'est ce contrôle qui déterminera si l'épissure ainsi que l'ensemble de la boucle de câble sont conformes avant de d'autoriser l'exploitation en toute sécurité de l'installation

L’épissure,

quel impact ?

Les opérations de déroulage et d'épissure stressent le câble (manipulation, vrillage, etc.).
C'est pour cela qu'une opération de détensionnement du câble doit être effectuée. Il s'agit de faire tourner le câble nu (c'est-à-dire sans véhicule) à la vitesse nominale entre 10 heures et 25 heures avant la mise en route de l'appareil.

 

Source visuels :
Val Thorens, coulisses epissures
epissure racourcissement du câble de l’Aiguille du midi 
Epissure câble télésiège St François Longchamp 
Epissure câble télécabine de val cenis 2018

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